dimanche 9 mai 2010

Africa, africa...

Ca y est, j'ai posé les pieds en terre africaine! Et je me suis rendue compte que ça faisait 6 ans que je n'y avais pas mis les pieds, je ne pensais pas que ça faisait si longtemps!
Le voyage a été un peu long, départ de chez moi à Lyon à 9h du matin, 4h d'attente à Roissy CDG puis une heure d'attente dans l'avion, à cause du volcan. Vol dans un avion bondé, rempli d'enfants mais quand même assez calme. Bien sûr j'avais un mec moche à côté de moi, parce que les beaux gosses, ils sont toujours trois rangs devant ou derrière! En plus il buvait de la bière et m'en a renversé un peu dessus. Et puis les sièges en classe éco, c'est vraiment pas le top confort... Vraiment, je crois que je suis faite pour le luxe... va falloir changer de métier ou trouver un mari très riche pour ne plus voyager qu'en business...
Heureusement à l'arrivée, tout devient plus positif. A la porte de l'avion, c'est déjà sûr, je suis en Afrique! A 20h15, il fait 33 degrés. L'aéroport est en travaux, et l'on débarque donc dans une salle un peu brute, béton et ciment, fine couche de sable par terre, pas de tapis roulants pour les bagages... Je me rends compte que j'ai oublié mon carnet de vaccination, aïe, je vois tous les français qui passent par une guérite et montre leur carnet... Zut, je suis bien vaccinée contre tout, et notamment contre la fièvre jaune, mais la preuve de cela dort bien tranquillement dans la commode de mon entrée, à Lyon. Alors je filoute, je fais comme si je n'avais rien vu, et je me mets dans la file pour le contrôle des passeports. Ouf, finalement on ne me demande rien, je passe la police sans problème, puis je récupère mon sac et je passe la douane. Les policiers, les douaniers sont aimables, souriants, la première impression est bonne.
J'étais venue ici en 1999 quand je travaillais à Air France, et j'avais adoré les trois jours passés à Ouaga, mon coup de foudre pour l'Afrique. Alors je me demande ce que ça va donner, 11 ans après...
Devant l'aéroport, m'attendent à la fois un chauffeur de l'hôtel, avec "Madame Becker" écrit en gros sur un panneau ("Madame"... le coup de vieux!) et deux des beau-frères de mon parrain. J'ai de la chance, mon parrain est mariée à une burkinabée, et la majorité de sa famille vit à Ouaga. Ils me prennent en main, m'accompagne à l'hôtel, m'emmène acheter mon billet de bus pour le lendemain, et puis boire un soda dans un joli restaurant. Je rentre à l'hôtel, très joli: déco africaine à 100%, batiks aux murs, tissu traditionnel pour les rideaux, grandes statues d'animaux en bois, et vrais lézards multicolores. Une bonne nuit de sommeil (merci la clim), et je retrouve mon comité d'accueil le matin qui m'emmène à la gare routière. De jour, la ville est rouge, la terre est rouge et les murs sont rouges. Argile, latérite? Je ne sais pas, mais c'est rouge!
A la gare routière, ça fourmille, ça a l'air d'être le bazar, mais pas du tout, c'est super organisé. Je continue de trouver que les gens sont très souriants, très aimables. Les bagages mis dans la soute du bus sont enregistrés et numérotés, les places sont attribuées et dans le bus, nous avons même une hôtesse! Il n'y a que deux autres blancs à part moi. Je dis au revoir à Philippe et Martin qui m'ont accompagnée et je pars pour Bobo Dioulasso, 365km au sud de Ouaga, la capitale économique du pays.
5h de trajet prévues, le bus est climatisé, ça devrait aller. Le paysage est assez aride, des arbes parsemés sur des grands espaces terreux, pas d'herbe. On passe des maison, qui ont l'air d'être construite en pisé, petits bâtiments rectangulaires, auquels sont jouxtés des jolis greniers à grain: petits bâtiments circulaires, toits pointus en paille. Tout ça ressemble bien aux clichés que l'on peut se faire de l'Afrique. Je trouve aussi que la pauvreté est visible.
Au bout de 2h, le bus s'arrête, au milieu de nulle part, l'hôtesse nous annonce une panne. Zut, il est midi, ça crève de chaud, et je n'ai rien à manger. Je n'ose pas trop boire car pas d'endroit pour la pause technique... Une maman (voile archi intégral, gants et chaussettes compris) est seule avec ses trois enfants, je tends les bras à l'un d'entre eux, qui doit avoir 3 ans, pour l'aider à descendre du bus et passer le talus. Il saute dans mes bras sans peur, l'idée me traverse l'esprit de le garder... vraiment je kiffe les petits bébés noirs (entre Haïti et ici, c'est de la provoc' aussi!). Rassurez vous, je rends l'enfant à sa mère, une fois le talus passé. Finalement, une fois que nous sommes tous descendus (60 personnes quand même), la panne est réparée en 5 minutes. Ouf, parce que même à l'ombre, il faisait vraiment chaud!
45 minutes plus tard, le bus s'arrête de nouveau, mais cette fois-ci c'est la pause prévue. Nous sommes dans la ville (village?) de Boromo, où ils semblent que tous les bus s'arrêtent, c'est à mi chemin entre Ouaga et Bobo. On a le droit à 10 min pour se dégourdir les jambes ou s'acheter à manger. A peine descendue du bus, je suis gentiement assaillie par une une foule de vendeurs de cacahuètes, biscuits au sésame, oeufs dur, pain, sodas frais, eau... je n'ai pas faim et refuse poliment les sollicitations. Je cherche... une jeune vendeuse comprend tout de suite: "tu cherches les toilettes madame?", bon, ok, c'est écrit sur ma tête que je suis une pisseuse... Je la suis au bout de la place. Encore une fois c'est bien organisé, un truc à ciel ouvert mais le mur est assez haut quand même, un côté pour les femmes, une personne qui nous distribue l'eau et quand on a fini on paie 25 francs CFA (environ 3 centimes).
Et c'est là que je suis si contente de mon sens de l'organisation, et de mon gel pour se laver les mains qui ne quitte jamais ma trousse magique et donc mon sac.
On repart, en descendant vers Bobo le paysage devient plus vert, plus luxuriant, mais la terrre reste rouge. C'est joli.
On arrive à Bobo. J'ai toujours de la chance, un des beaux-frères de mon parrain, vit avec sa famille dans cette ville, c'est un des plus jeunes de la fratrie, mais son surnom, c'est "Vieux". Il m'attend, je sais que c'est lui parce qu'il ressemble à ses frères. Lui il sait que c'est moi parce que je suis la seule jeune femme blanche, facile... Comme ses frères à Ouaga, il me dépose à l'hôtel puis dans un restaurant. Il est 15h30, finalement,malgré la chaleur, j'ai faim. Je mange du riz et du poulet, avec une sauce à l'arachide, c'est bon, mais à mon avis, bien calorique! On boit un verre de jus de "pois sucré": aucune idée de ce que c'est, apparemement ça pousse dans la terre, pas sur un arbre. C'est blanc, on dirait du lait, et c'est bon au goût mais je ne reconnais pas ce que ça peut bien être. On revient vers l'hôtel, le bureau de sa femme est juste de l'autre côté de la rue. On s'y arrête pour la saluer, elle est venue se mettre au calme (ils ont deux enfants à la maison) pour réviser ses cours. Elle prépare un BTS en cours du soir et donc est en cours ou révise dès qu'elle n'est pas au travail. On convient de se revoir dans la semaine, je rentre à l'hôtel.
L'hôtel est assez grand, pas très beau. Ca me fait penser à d'autres hôtels vus en Afrique (notamment l'hôtel Ivoire à Abidjan), c'est à dire un truc qui devait être très moderne et très chic... dans les années 70... Je pense que tout est d'origine, mais c'est globalement propre et puis j'ai la télé (avec au moins 3 chaînes) et un frigo dans ma chambre. Et puis il y a une grande piscine. C'est juste que ça n'a aucun charme, contrairement à l'hôtel à Ouaga.
Le centre Bioforce est à 5 minutes à pied. Je suis venue pour recruter les personnes qui souhaitent venir faire une formation longue à Bioforce en France, l'année scolaire prochaine. Chaque année, Bioforce organise un recrutement délocalisé en Afrique, au Burkina, au Burundi, et cette année, à Madagascar, pour que les candidats africains ne soient pas obligés de venir en France. Je dois voir 36 personnes en entretien, en théorie en 3 jours, ça va être chaud! Les candidats viennent du Burkina, mais aussi du Cameroun, du Niger, du Tchad, de Côte d'Ivoire, de Centrafrique, de Guinée, du Sénégal, du Mali et du Bénin. Grand rendez vous avec l'Afrique de l'ouest et centrale!
Je commence demain, à 8h, la semaine va être intense, mais sûrement très intéressante.
Voilà pour les premières impressions d'Afrique. A bientôt pour un deuxième épisode!

1 commentaire:

Karine A a dit…

pour le Burundi, si tu dois y aller, fais signe, mon frère y dirige un hôtel...
Sanda y sera en juin juillet, et moi vers octobre novembre.

Tu ne recrutes pas des petites jeunes de 50 ans en Italie?